À l’Amour !
Aujourd’hui j’aimerais porter un
toast, car nous fêtons l’amour.
L’Amour évoque des histoires différentes
pour chacun d’entre-nous. Des bonnes comme des mauvaises. On est tous aimé de
quelqu’un, et ceux qui pensent le contraire trouverons une personne qui
l’aimeront un jour ou l’autre. D’un amour passionnel, fraternel, charnel,
amical, platonique, « véritable » … Ce n’est pas le choix qui nous
manque. Mais bien évidemment, l’Amour qui nous vient à l’esprit un pareil jour
est celui qui fait palpiter notre cœur, qui hérisse les poils et rend nos yeux
scintillants d’étoiles.
Mais parlant d’Amour, je dois
avouer que je me sens parfois maudit, comme s’il ne voulait pas de moi. Même si
je pense qu’au fond, c’est moi qui ne veux pas de l’Amour. Et je sens ce vide
qui ne fait que grandir et dont l’apothéose arrive toujours à la même date. Je
pense à ces belles que je n’ai jamais osé aborder, à ces regards que j’ai
préféré ne pas croiser, à ces démons que la lâcheté de mon esprit m’a dissuadé d’affronter.
Encore aujourd’hui j’ai des muses qui m’inspirent, mais égoïste que je suis, je
n’en retiendrai que des émotions négatives, de la tristesse, de la colère, de
la haine… Que je voudrais rediriger chez quelqu’un… Mais trop soucieux des
autres, je me contente de vivre avec. Parce que même si je les hais, je les aime
ces belles, et je ne voudrais surtout pas en abîmer la beauté, la gaieté, la
pureté au risque d’en détruire mon cœur et d’alimenter ce feu qui n’attend que
d’exploser.
Je ne pourrai pas toujours
prendre ce risque. Un jour j’attaquerai le Dragon, j’y crois. J’espère. La
défaite terrifie, particulièrement lorsqu’on la sait inévitable. La solution
qui paraissait la plus simple pour moi était d’abandonner l’idée du combat. Et
j’y arrivais assez aisément. Mais on ne peut fuir éternellement comme on dit.
J’ai eu le malheur de tomber dans
le gouffre des sentiments et de m’accrocher, de m’attacher à une nymphe qui me
fait tourner la tête comme je ne l’ai jamais ressenti.
Et je me hais, je me hais, je me
hais. Parce que c’est la mauvaise personne, inaccessible. Parce que je n’arrive
pas à lui transmettre le message. Parce que je suis lâche. Parce que je
n’arrive pas à m’en éloigner… Pris dans un torrent de confusion où je ne peux
fuir et où toute attaque se solderai par une défaite, je me suis encore perdu
dans un entre-deux…
Alors Amour tu es bien beau. Et au
fond, je suis sûr que l’on pourrait s’entendre. Mais tu es tout ce qui est de
plus détestable.
Je voudrais en finir et te
détruire, mais j’ai changé, évolué. Mon cœur s’est mis à battre et en dehors de
toute la souffrance, j’ai pu faire renaitre un espoir naïf d’adolescent que je
n’ai pu ressentir suffisamment longtemps à l’époque où j’aurai dû.
Et puis, Amour, tu m’inspires. Et
c’est pour moi, une consolation suffisante.
Je te le répète, Amour, je te
hais. Mais nous sommes faits l'un pour l'autre.
Au plaisir de te trouver un jour.
Santé !
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