Nouvelle : Survie
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Jour 25
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Putain, putain, putain... Merde !
On a tous connu ce genre de situation
où on est dans le pétrin, seul, et que l'on ne sait comment en
sortir...
⸺
Argh...
J'ai réussi à bander ma plaie, non
sans mal. J'observe les environs, j'écoute le silence brisé par le
souffle du vent et les gazouillis des oiseaux. Ces volatiles qui
restent dans les alentours malgré le froid ambiant. Eux au moins ils
étaient préparés, ils savaient, pas comme nous...
Je me suis reposée. Pendant une,
deux, trois heures ? Aucune idée. J'ai encore mal, chaque pas
provoque une douleur atroce dans ma cuisse. Mais il faut que j'y
aille, si je m'assoupis ici, mon corps gèlera avant même d'avoir pu
servir de nourriture aux prédateurs environnants...
Des ombres apparaissent dans la brume,
entre les sapins...
⸺
Putain, putain, putain...
Je cours.
Ils m'ont lâché... J'ai dévalé
une pente, me suis pris deux, trois, quatre arbres ? Je ne sais
plus. Je suis en vie. C'est tout ce qui compte.
Enfin, je crois...
OK, je ne peux plus bouger. Mon
statut « en vie » ne risque pas de durer...
Je ne sens plus mes jambes...
Putain de merde !
Jour 44
Encore une fois, le clan m'envoie
faire la chasse. Je suis peut-être la meilleure archère mais je
déteste ça. L'un d'entre nous sera encore bon pour servir de repas
aux autres. J'ai essayé de les convaincre que se nourrir des membres
du clan rival serait la meilleure solution pour que l'on ne crève
pas tous de faim... Ils ne m'écoutent jamais.
Je ressens encore des douleurs dans
ma jambe droite. Ce n'est peut-être qu'une piètre excuse pour
justifier le fait que j'ai raté ce chanceux petit renard à la
fourrure blanche , mais j'ai vraiment mal.
Je fais une pause. Ça me rappelle
l’Époque. Avant toute cette merde. Quand on s'acharnait pendant
des heures pour obtenir de quoi vivre, et que la pause était quelque
chose de sacré. Une pause d'un quart d'heure ou de deux semaines, il
n'y avait pas grand chose de différent quand on y repense. La pause
permet de réfléchir, d'avoir des pensées que l'on ne pourrait
normalement pas avoir tant on est occupé à travailler ou à survivre.
Je rentre bredouille, ils vont pas
aimer.
J'approche du village.
Plusieurs personnes me tombent
dessus, affamés, ils courent vers moi, tel des chiens enragés. Je
n'ai rien et j'ai déjà assisté à ce genre de scène... Je tire.
J'en tue un. Je décoche une deuxième flèche. Un autre. Puis une
troisième. Plus de flèches. Je cours. Putain ma jambe.
Jour 49
Ils sont
venus à plusieurs aujourd'hui, ils me cherchent. Je reste cachée,
sous la neige. Je retiens mon souffle quand ils passent à
proximité. Ils sont armés : arcs, fusils, haches. Ils
connaissent mes méthodes, c'est pas les premiers qui viennent. Ils
restent groupés. Ils ont peur, ils savent... Ils savent que ce sont
eux les proies...
Jour 62
Le froid est
très pratique pour conserver la viande, cela me rappelle les
frigidaires de l’Époque.
Ils ont arrêté
de venir... Dommage, ils me ravitaillaient. Peut-être devrais-je
aller me servir au village moi-même ?
Jour 89
J'ai rêvé
de l'apparition d'un enfant qui me maudissait et me traitait de
démon. Oui, durant l’Époque les gens de mon espèce étaient à
peine qualifiés d'humains. Mais aujourd'hui il y a la faim, le
froid et la douleur. Les prédateurs ont leurs raisons que les proies
ne comprendront jamais.
Les gens du
village étaient délicieux. Quoiqu'on en dise, la chair humaine est
exquise et je ne me suis jamais sentie aussi vivante depuis que ces péquenauds m'en ont fait goûter. Ces villageois n'étaient que des
cannibales qui ne s'assumaient pas. Ils pensaient qu'ils souffraient
d'une maladie et voulaient se soigner.
Ridicule.
Mais plus la
peine d'y penser, les morts ne peuvent être soignés de toute façon.
Jour 135
J'ai
exterminé tout les clans des environs, tout les survivants, mais ce
n'est pas assez. Le goût des autres bêtes m'est insupportable...
Il n'y a
plus d'humains dans les environs... Il faut que j'en trouve. J'ai
faim, ma jambe me fait encore atrocement mal.
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La fin du monde ? Parmi les
nombreuses théories, l'apocalypse zombie revenait fréquemment. On
en est presque là : un virus rendrait les gens fous, les
poussant à se dévorer entre-eux. Plus leur corps ingérerait de la
chair humaine et plus leur organisme rejetterait tout autre aliment.
Un remède a néanmoins été trouvé. Malheureusement, les infectés
n'éprouvent aucune envie de sortir de leur statut de cannibale, leur
volonté s'est forgé au point qu'ils refusent de se soigner.
Moi-même j'ai décidé de jeter le remède, car c'est des conneries.
Je ne suis pas malade, et il n'y a pas de maladie et donc pas de
remède, qu'essaient-ils de nous faire avaler au juste ?!
Dernières notes d'un
écrivain anonyme
C'est vachement cool !
RépondreSupprimerUne suite prévue?
RépondreSupprimerPour cette histoire normalement non, mais il est probable que je reprenne quelques idées pour un autre projet (ce que je fais souvent ^^)
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