Poème : Les abysses




Je plonge au plus profond de cet océan,
Naïf que je suis, je me pense bon nageur.
Je le sens m’envahir, le froid de leur mordant,
Glace tuant mon cœur.

Voilà qu’arrivent les mâchoires des abysses,
Énorme cavité en quête d’émotions,
Réveillée par ma profonde tristesse
Et un plaisir glouton.

Mais dans mon ultime soupir, je les écoute,
Ces voix qui me rappellent pourquoi le malheur,
Glorieux prédateur voulant obstruer ma route,
S’empiffre de mes pleurs.

Alors que je tends les mains vers l’obscurité,
Je m’offre au géant de givre et d’ombre.
Pourtant un feu persiste, fière volonté
Dans ces fonds macabres.

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